Le courage d’être sans filtre dans une société “parfaite” !

Etre ou paraître telle est la vraie question !

Aujourd’hui, vous regardez le profil de votre nièce sur Instagram et là vous constatez  avec stupeur qu’elle s’est fait refaire le nez et les pommettes ! Vous l’appelez, en panique, car elle est très jolie comme elle est, et là elle rit en vous disant que vous êtes un « Boomer », autrement dit, une personne âgée qui n’y comprend rien et que c’est un filtre qu’elle utilise ! Vous n’étiez pas complétement dupe et vous connaissiez ces filtres, mais ce qui vous inquiète c’est cette envie de changer son apparence pour devenir une sorte d’icône aux abonnés blasés, sans âme et sans imperfection !

Aujourd’hui, il suffit de surfer sur les réseaux sociaux pour comprendre à quel point l’apparence prend le dessus sur l’être ! Et c’est loin d’^metre juste physique, cela concerne aussi l’attitude, le comportement, les habitudes alimentaires, vestimentaires, la façon de vivre les rôles dans la société, les étiquettes et les airs ou statuts que l’on se donnent en entreprise….

Il suffit de se balader dans un quartier chic pour voir que la plupart des femmes ont recours à la médecine esthétique ou à la chirurgie.

Il suffit de regarder un film pour s’apercevoir que la plupart des acteurs sont retouchés. Vous n’avez pas envie de voir un visage de personne âgée pour un rôle de personne de 70 ans ? Catherine Deneuve ou Isabelle Adjani ne peuvent pas incarner nos grands-mères et pourtant nous aurions tant besoin que ces icônes assument ce qu’elles sont devenus pour nous ! Attention, ce n’est pas une question d’âge, certaines jeunes femmes commencent très jeunes, et c’est de plus en plus répandu ! Et si nous assistions à la normalisation de l’apparence ? Que diront les enfants des parents refaits ? Je ne suis pas votre fils, votre fille !

Peut-on encore accepter de vieillir ?

Il suffit d’ouvrir un magazine pour constater la même chose ! D’après une étude dans la revue « Jama Facial Plastic Surgery » consacrée à la chirurgie plastique et citée dans l’article du Monde de Séverine Pierron, 2% de la population mondiale souffriraient de dysmorphophobie, à savoir un trouble qui fait que les personnes concernées se voient difformes et aient envie de retoucher virtuellement ou réellement leur visage et leur corps.

Côté comportement, deux possibilités s’affichent sur les réseaux : bienveillant ou cinglant !

Le prêt-à-penser et le prêt-à-paraître font-ils rage ? Les journaux titrent une société de plus en plus violente. Et si on arrêtait d’écouter tous ces messages contraignants, ces injonctions de-responsabilisantes ! 

Comment peut-on vivre dans un monde virtuel qui ne reflète pas la réalité, voir qui la dénie ? Pour le déni, je parle des personnes qui sont par exemple climato sceptique ou négationniste. Jean-Jacques Golman disait « elle vit sa vie par procuration devant son poste de télévision » et bien maintenant il y a la vie par procuration sur les réseaux sociaux, avec son avatar…

Les like des réseaux favoriseraient-ils une société encore plus « parfaite » ? Certainement, d’ailleurs la critique sur les réseaux est souvent focalisée sur le physique et l’image… Alors, serions-nous addict d’un monde virtuel qui nous empêcherait d’être nous-mêmes ? Sans parler du galvaudage de tous les concepts de développement personnel repris sous forme d’étiquette qui finissent par devenir des pensées parfaites et même inaccessibles. Mon approche du développement personnel est l’entraînement, s’entraîner, accepter et se révéler. J’aime permettre à chacun d’accepter ses imperfections et même d’en faire une force, c’est ce que j’explique dans « La puissance de la spontanéité » où le sens est de revenir à l’essentiel, soi-même, sa vraie nature, davantage en accord avec la nature aussi ! Beaucoup de femmes merveilleuses que j’accompagne manquent d’estime de soi, pourtant, elles ont des compétences inestimables, des postes importants. Des hommes aussi manquent d’estime, ils se cachent même de cela, car dans une société où les plus « forts » maîtrisent, il n’est pas de bon ton d’avoir des doutes ou des imperfections.

Pour ma part, je développe la partie comportementale chez les individus et les équipes, ce qui permet de se révéler, de se réaliser et d’être soi ! Mon fil rouge, l’authenticité et la spontanéité, car cela fait du bien à l’estime de soi, au leadership qui se révèle. Ce que je constate, c’est que des êtres plein de potentiel doutent d’eux-mêmes en permanence dans des entreprises demandent toujours plus de perfection et de travail, ce qui mène vers le même travers que le filtre instagram ou la chirurgie esthétique, au niveau émotionnel, masquer ses émotions, ne jamais se plaindre, être toujours de bonne humeur et heureux, et devoir s’arrêter avec un burn-out car le corps, lui sait où sont les limites au mensonge social !

Pourquoi, certaines personnes prennent conscience d’elles-mêmes après un burn-out ? Pourquoi les jeunes que je forme en grande écoles ont toujours peur de l’image qu’ils renvoient ou de faire des erreurs ? Pourquoi certaines sociétés recrutent des clones ? Pourquoi faut-il être bienveillant en perdant son esprit critique ?

Ce qui fait le plus de bien à l’humain est la nature, la connexion avec les autres, la prise de recul, l’acceptation de soi ! L’intelligence émotionnelle permet de se confronter à soi : apprendre à reconnaître chez soi les émotions et à mieux les transmettre, accepter les émotions négatives est un travail très important pour sortir du syndrome de la perfection.

Vous êtes-vous déjà levé en étant de mauvaise humeur ? Oui, c’est sûr ! Nous sommes des êtres émotionnels et nous avons besoin d’accepter les imperfections que nous générons pour sublimer notre personnalité. J’ai observé les caractéristique du charisme et créé une conférence que j’ai appelé « le charisme spontané ou le leadership spontané ». Le charisme s’observe chez les personnes qui se réalisent, elles sont confiantes et dégagent de la confiance. Un des héros de mon enfance au cinéma est Jean-Paul Belmondo, ce que j’aime dans son jeu, c’est qu’il est authentique, qu’il assume son physique et en devient justement irrésistible, c’est un clown, autrement dit un être sensible pourvu d’émotion et cassant les codes, pourtant c’était un vrai performeur courageux qui réalisait toutes ses cascades sans filet ! Pourtant, son professeur de théâtre lui a dit qu’il ne pourrait pas réussir car il était laid.  Quand je faisais de l’improvisation, vers l’âge de 18 ans, nous jouions avec ce que nous étions, comme Jamel Debouzze que j’ai vu à ses débuts, s’amusant de son inculture en inventant des mots ! Nous devions apprendre à être humble et à accepter les imperfections de nos créations scéniques de l’instant, car la magie ne peut pas opérer tout le temps, il faut accepter l’échec et avancer ! Un chapitre de mon livre (la puissance de la spontanéité/Eyrolles) est dédié à l’improvisation, ses techniques, sa philosophie et ses utilisations dans d’autres domaines, ce que j’appelle l’improvisation appliquée, pour moi, une façon de transformer la société en la rendant plus créative et authentique.

Nous pouvons accepter l’erreur pour pouvoir avancer. Lorsque j’étais une formatrice junior, j’étais stressée, de bien faire mon travail, que la technique, mon diaporama suive bien mon déroulé, je voulais comme tous les autres formateurs, avoir une bonne évaluation, ça aussi ça évolue dans le mauvais sens, ce sont les experts qui sont notés, plus les « apprenants », alors pourquoi changeraient-ils quelque chose si c’est le pédagogue qui doit se remettre en question ? Cela crée une attitude clientéliste, attentiste et volubile.

Je me suis détachée très vite des évaluations en formation, mise en place par le plus gros, au début, pour devenir moi et même refuser ce type d’évaluation. Satisfaire et même sur-satisfaire en générant un réel apprentissage de soi : sans être jugée dans des codes et des formats qui transforment les apprenants en clients ! Le clientélisme apporte son lot de « perfection » à cette société où tout est noté, le restaurant de la veille, l’hôtel, le voyage, l’école, le spectacle, le système de la compétition mêlé avec le digital, pour donner au final des biais évident de contournement marketing. Un auteur aujourd’hui, ne peut plus se contenter d’avoir bonne presse, il doit être côté sur Amazon, que les libraires détestent mais qu’ils regardent quand même ! Les artistes investissent des campagnes de communication sur Istagram car ce qui fait foi aujourd’hui est leur nombre d’abonnés et de fans ! Nous avons doucement glissés dans l’ère du « plus vu gagne ». J’ai personnellement en tant que conférencière et coach, toujours communiqué sur les réseaux, et j’aime cet échange avec les abonnés, retrouver mes anciens formés et coachés. Le problème arrive quand de plus en plus d’experts payent des sommes pour avoir une communication sur les réseaux et être omniprésent, pour en plus parfois communiquer sur des contenus qui ne leur ressemblent pas mais qui font recette. La recette magique : un post bien polémique avec une image ou vidéo si possible choquante ! Il n’y a pas photo, un bon article à côté ne fais pas le poids. Et puis, cela entraîne un autre phénomène : le galvaudage !

Par exemple, la bienveillance, encore inconnue de notre vocabulaire il y a quelques années, elle est partout, tout comme l’optimisme ! Je la développe depuis si longtemps dans mes séminaires et formations, dont c’est plutôt une bonne nouvelle. Le moins bon côté de la chose est que des entreprise marketent et donnent un côté obligatoire et une injonction paradoxale comme « soyez heureux, optimistes et bienveillants », mais si ces même entreprises ont des stratégies de jeux de pouvoirs palpables et visibles dans le même temps, Il y a a un adage que j’aime bien : « La culture, moins on en a plus on l’étale ». Cela peut s’appliquer au galvaudage étalé comme la confiture sur les réseaux et les dangers de cela… Les concepts sont prémachés, copiés-collés sur internet, parce-que ça fait bien de parler de ce thème en société ou dans l’entreprise ! Je viens d’échanger avec quelqu’un qui a créé un réseau de bienveillance sous forme d’entreprise, l’adhésion est payante ! C’est-à-dire qu’un malveillant peut tout à fait s’inscrire en ligne et aller à des réunions de gens bienveillants, le tri se fait par l’argent, pas la bienveillance, car bien sûr, elle serait impossible à trier. Ce genre d’adhésion est davantage utilisé par des associations avec des statuts et un objectif de non profit plutôt qu’à une entreprise qui fait du profit. En somme, une secte entrepreneuriale qui manipule l’idée de la bienveillance pour attirer du monde ! Ca me révolte car dans toute association il y a des gens bienveillants et cela n’est pas mercantile ! Assiste-t-on à un 1984 de la bienveillance où les clones se retrouvent dans une société aseptisée et entre soi ! La bienveillance, ce n’est pas cela, c’est justement une attitude qui permet de développer des bonnes relations avec tout le monde, même les moins bienveillants, c’est une attitude intelligence pour soi avant tout, pas dans le paraître et encore moins dans le portefeuille !

Mais l’humain, lui, n’a besoin que d’une chose, être ne phase avec lui-même ! Etre authentique !

La perte de sens est plus que palpable lorsque certaines personnes sont prêtes à essayer l’ésotérisme, les religions, la drogue, l’addiction aux réseaux, enfin tout ce qui permettrait de trouver un sens à sa vie, enfin de se trouver soi !

Ma philosophie est la spontanéité et l’authenticité, car plus je vis dans cette époque, plus j’ai besoin de sortir des schémas formatés, parfaits, aseptisés, prémâchés, marketés que l’on nous présente ! Se connecter à son intelligence émotionnelle et situationnelle offre une opportunité de vie en accord permanent, aligné avec soi-même. ETRE c’est vivre dans l’instant présent des situations agréables ou non. S’affranchir et accepter les situations difficiles, c’est être !

La spontanéité ne plaît pas à ceux qui veulent du paraître et qui veulent contrôler les situations, tout simplement pas manque d’intelligence émotionnelle. Etre spontané face à ceux qui aiment contrôler et ne vous laissent pas être vous-même, c’est tout simplement les agacer car vous révélez une certaine incompétence chez eux ! J’ai une autre expression, la spontanéité, c’est un filtre à belle personne et même un filtre à cons ! Donc, tant mieux, mieux vaut avoir en face de qui vous êtes qui de rester dans le paraître et la perfection et finalement ne pas pouvoir écouter votre intuition !

Oser aller dire la vérité aux gens qui nous entourent tout en préservant la relation nous permet de développer une authenticité, évite l’hypocrisie et les mensonges et permet de toujours être en accord avec soi-même. L’authenticité ne plaît pas toujours, mais préférez-vous vivre dans une comédie ou une tragédie avec des personnages portants des masques au-dessus du botox ou accepter l’image telle qu’elle est, votre nature telle qu’elle est, pour accepter d’être imparfait et vivre et vieillir avec votre vrai moi !

S’ouvrir à son authenticité permet d’accepter, d’être résilient, de se développer, d’avancer et surtout d’avoir une bien meilleure estime de soi que dans la société du paraître !

Etre libre, c’est s’affranchir des obligations qui vous déplaisent et qui vous font regretter certaines décisions. Etre, c’est choisir, pas subir !

Et si nous étions vrai, avec nos défauts, nos imperfections, nos charmes, nos différences, notre singularité ?

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