Le bénéfice du doute (article paru sur Linkedin, 28 novembre 2022)

Comment le doute est constructeur de changements positifs ?

Pardon de m’être un peu absentée, ma news était en suspens… Je ne triche pas, je vous parle, c’est ça être conférencière et auteure. Alors bas les masques, même si j’aurais largement préféré être chopée par Photoshop, être photoshopée quoi !

J’ai demandé à mon fils, ça t’évoque quoi ? en lui montrant la photo, il m’a répondu, « la question ». Et mes rides ? « Ben c’est bien », pas doute, cette photo sert son titre, beaucoup moins moi :). Voyez-vous toute l’ampleur du problème, je disserte sur une simple photo !

Et vous, êtes-vous dans une période claire ou obscure ?

Je suis dans la recherche, l’analyse, la rêverie, la création, la question, la remise en question, le tournant de ma vie, sans doute, la crise, peut-être, mais je pense que tout cela est porteur de projets… D’où mon partage, certes intime, mais nous pourrions nous éclairer sans doute à plusieurs dans la pénombre du doute ? Non ?

Le spleen, le blues, la nostalgie, la mélancolie, je les porte depuis toujours, toute battante enthousiaste et joyeuse que je suis, ma force vient aussi de ce que je suis capable de déconstruire pour mieux grandir et m’aguerrir, mais ce n’est jamais fini, c’est pénible et fatigant aussi !

On a besoin du bleu et du jaune pour faire du vert ! Nous avons besoin de toutes les émotions pour créer un équilibre émotionnel, s’apaiser et façonner notre intelligence émotionnelle. Nous avons besoin de plusieurs intelligences (d’où l’écriture aussi de mon livre sur les intelligences du leader*).

Nous avons besoin de phases de doute pour comprendre quelle est la direction et pour agir. Alors, je suis certes déconcertée mais confiante car je sais à présent que cette période plus vulnérable d’introspection m’amène un peu plus vers moi-même.

Et puis j’en ai assez des discours hypocrites du « je vais bien tout va bien » dans la stratosphère de la bien communicance ! Non non non, les super héros n’existent pas et s’ils existent, ils chialent, ils doutent, ils ont peur, ils changent d’avis, ils se trompent, ils se plantent, ils sont déçus d’être trahis…

Qui croit est heureux, qui doute est sage… Proverbe hongrois

Certains diront peut-être, pas si forte ?

Mais justement un leader est plein de doute, un(e) artiste aussi, alors comme le disait la chanson de cette chère Anne Sylvestre, j’aime les gens qui doutent…

J’aime les gens qui doutent, les gens qui trop écoutent leur cœur se balancer

J’aime les gens qui disent et qui se contredisent et sans se dénoncer

J’aime les gens qui tremblent, que parfois ils ne semblent capables de juger

J’aime les gens qui passent moitié dans leurs godasses et moitié à côté… Anne Sylvestre

Chercher, se perdre, trouver, procrastiner, enfin agir, ça vous parle ? Et si tout cela était un processus naturel spontané de l’existence ?

Les montagnes russes de la réussite nous font toujours passer de l’adrénaline de la montée à la chute vertigineuse de notre confiance chahutée pas l’humilité de la remise en question.

“Tout le problème de ce monde est que les imbéciles et les fanatiques sont toujours très sûrs d’eux, alors que les gens plus intelligents sont pleins de doute”

Bertrand Russell 

Cette phrase pourrait me rassurer mais je me dis que moins de doute me permettrait de foncer comme je sais aussi faire, retrouver cette force de s’en foutre éperdument et juste d’agir dans la certitude !

Alors si nous trouvions de quoi nous sommes sûrs ? Listez les choses dont vous êtes fiers et sûrs…

Je suis fière de choses dont je ne doute pas : mon intégrité, ma famille, mes valeurs, ma capacité à transmettre de plusieurs façons, ma capacité à changer et faire changer, ma capacité à révéler, ma gourmandise de la vie, mon envie de créer de très grands projets, ma diversité culturelle, mon identité, mes recherches et toutes mes expériences… Mais n’est-ce pas cette richesse et toutes ces clés de lecture de la vie qui me questionnent.

Hier, nous étions en projet sur un évènement avec Gad Elmaleh autour du débat que suscite son film « reste un peu », c’est l’histoire d’un cinquantenaire qui a une crise de foi… Bref, c’est plutôt l’histoire d’un mec qui se questionne, se perd et se retrouve, grâce à ses racines et ses valeurs…

J’ai dépassé la cinquantaine, la fameuse étape pour les femmes, et j’ai plein d’ambitions et d’envies, j’écris, je crée, je chante, je joue, je me recrée en musique, ma ressource principale avec toute forme de spontanéité, ainsi que la danse et l’écriture. J’apprends, je bouge, je doute, je cherche mon nouveau challenge, je rêve toujours, d’une carrière dans la musique « j’aurais voulu être un artiste », chanson qui me va comme un gant même si j’ai avancé, ce n’est pas assez.. L’assemblage de tout ça, un projet fou comme être la nouvelle « Jimmy Fallon » française, continuer dans la pédagogie, créer mon école, un lieu, une scène, un évènement, je cherche l’évidence de toutes ces pièces de puzzles de vie, même si je suis bien sûr passionnée par mon travail d’animation et de création de séminaires et de conférences, la « sachante » se questionne toujours… Je me forme, me confronte à moi-même et à mes croyances limitantes… Bref, ce que je vous dis de faire, je le fais aussi. Je suis aussi très pudique, même si je montre parfois l’inverse… Clown, je le suis aussi pour cacher mes doutes. Ne croyez pas les gens plein de certitudes et sans failles, les gens parfaits, ils cachent ce qui pourrait nous apprendre le plus : la vulnérabilité !

Le bénéfice du doute, c’est le chemin qu’il nous fait faire vers nous-même, pour nous réaligner avec nos ambitions, notre destin, la force créatrice de notre futur…

Qui ne chemine pas stagne, qui ne se pose pas de question ne trouve pas de réponse. Et si la réponse était la question ?

Merci !

#developpementpersonnel #réussir #philosophie #changer

*7 intelligences pour révéler son leadership et construire le (ou votre) monde de demain, éditions First

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